Les suédois, comme du reste toutes les peuplades scandinaves, sont réputés pour leur importante consommation d'alcool, et ce depuis des temps immémoriaux. Que ce soit dans le but d'un ennivrement fort compatible avec leur tempérament viking, ou par désespoir de ne jamais voir le soleil, cette tendance lourde de la population suédoise a été plus d'une fois probèmatique.

     Mais maintenant, c'est fini ! Grâce à SystemBolaget ( c'est à dire "l'entreprise du système", ambience grand frêre/big brother ), le glorieux état social-démocrate suédois peut contrôler, limiter, et orienter la consommation d'alcool de ses sujets. Enfin, de ses citoyens. La règle est la suivante : tout ce qui peut se boire, et qui comporte plus de 3,5 % d'alcool pur ne peut légalement être vendu que par l'entreprise du système. Ce qui signifie que l'on peut trouver en supermarché du cidre et de la bière light - pour laquelle on vous demande toutefois une pièce d'identité, même si vous avez visiblement la quarantaine - mais pas de la vraie bière, ni du vin, et encore moins des alcools forts.

     Outre l'avantage civique de cette forme d'organisation ( "nous pensons que la vente d'alcool faite sans bénéfices par une entreprise publique évitera que des consommateurs ne puissent être poussés à une consommation excessive motivée uniquement par les interêts privés du marchand" dit le site de ce glorieux Gosplan de l'alcool ), le gros interêt de ces magasins est qu'ils ont un très large catalogue incluant notemment - et même principalement - un grand nombre de vins aussi bien français qu'italiens, grecs, espagnols, chiliens, australiens ou américains.

     Le seul problême que l'Etat suédois ait encore à régler est qu'étant donnés les prix pratiqués par le SystemBolaget - digne des hommes d'Al Capone au plus fort de la prohibition - les jeunes suédois ont commencé à bricoler leur propre alcool maison, par fermentation ou même par distillation. Ce qui est bien sûr illégal...

     Voilà ce qu'il se passe quand un pays ne fait pas la guerre, n'a pas de grands problêmes économiques ou sociaux ou n'a pas la prétention d'apporter des oeuvres culturelles majeures au monde :  il s'ennuit, et du coup, se sent obligé de trouver d'autres préoccupations. La Suède a choisi le respect de l'environnement. Et quoi que je sois convaincu que l'unique but de cette politique est une fois de plus de narguer les autres Etats en arguant de la perfection du modèle suédois, force est de constater qu'ils y arrivent à merveille. Bus et tramway électriques ou dans le pire des cas, fonctionnant au gaz naturel, énorme part de l'énergie hydroéléctrique sur l'ensemble de la production électrique ( facile avec un densité de population si faible, certes ), et surtout, le tri sélectif absoluement partout.

     Dans le cas présent, après avoir profité d'un excellent et typique repas français préparé par votre serviteur la veille ( civet de dinde aux noix sur son lit de tagliatelles - le tout arrosé au vin d'anjou ), nous avons décidé de savourer un repas typiquement américain, en l'occurence au Burger King. Et voici la multi-poubelle de ce fastfood : des compartiments différents pour le plastique, le papier et le carton. On n'arrête pas les suédois.

PS : vous profiterez également des chevelures blondes que l'on aperçoit derrière cet autel au respect de l'environnement. Un article bientôt sur la blondeur si "typisk" - typique - des suédois.

"Néksteu Alteu, Mounguebactorien !"

     Voilà un apercu phonétique de ce que j'entends tous les jours, à savoir les merveilleuses ( mais moins merveilleuses qu'à la CTS ) annonces de la Västtrafik. Västtrafik ? La compagnie publique de transport du sud-ouest suédois. Exploitant aussi bien des bus, des trams, des traverçiers et même des taxis, cette compagnie s'occupe en fait essentiellement des transports en commun de la métropôle de Göteborg. C'est un service extrêmement performant, les bus se succédants sur une même ligne ne sont jamais à plus de dix minutes les uns des autres, le délai avant l'arrivée du bus suivant est indiqué par écran LCD à chaque arrêt, et les arrêts sont très fréquents. Sauf à y mettre beaucoup de mauvaise volonté, il est impossible à Göteborg de marcher plus de 400 mètres lorsque l'on est en possession d'un pass Västtrafik.

     Enfin, je pense qu'au delà de l'efficacité inhérente à une compagnie publique de transport, les suédois sont prêts à investir beaucoup de ressources dans les transports en commun, étant donné leur conscience environnementale ( et leur climat ! ).