• "Néksteu Alteu, Mounguebactorien !"

         Voilà un apercu phonétique de ce que j'entends tous les jours, à savoir les merveilleuses ( mais moins merveilleuses qu'à la CTS ) annonces de la Västtrafik. Västtrafik ? La compagnie publique de transport du sud-ouest suédois. Exploitant aussi bien des bus, des trams, des traverçiers et même des taxis, cette compagnie s'occupe en fait essentiellement des transports en commun de la métropôle de Göteborg. C'est un service extrêmement performant, les bus se succédants sur une même ligne ne sont jamais à plus de dix minutes les uns des autres, le délai avant l'arrivée du bus suivant est indiqué par écran LCD à chaque arrêt, et les arrêts sont très fréquents. Sauf à y mettre beaucoup de mauvaise volonté, il est impossible à Göteborg de marcher plus de 400 mètres lorsque l'on est en possession d'un pass Västtrafik.

         Enfin, je pense qu'au delà de l'efficacité inhérente à une compagnie publique de transport, les suédois sont prêts à investir beaucoup de ressources dans les transports en commun, étant donné leur conscience environnementale ( et leur climat ! ).

     


    1 commentaire
  •      Voilà ce qu'on peut trouver dans les forêts jouxtant Göteborg !

         J'ai découvert cette nouvelle assez flippante hier, pendant ma visite du Naturhistoriska Museet i Göteborg ( bientôt un article sur l'orthographe suédoise ), situé d'ailleurs dans un magnifique parc, mais c'est pas la question. Ce Lynx Poutricius ( en français : Lynx qui poutre ), gros chat de la famille des félidés, était jadis présent dans toute l'Europe, de l'Estonie à l'Andalousie, en passant par le Jura ; il a depuis bienheureusement ( ou malheureusement, question de point de vue ) disparu à peu près partout, exception faite de la Scandinavie et de la Russie.

         Ceci dit, je me dois d'être honnête avec vous, c'est à peu près le seul animal "dangereux" ( et encore, il s'attaque très rarement aux hommes ), si l'on omet les élans bourrés ou en rut. Je pense en fait que la nourriture local risque de m'être bien plus préjudiciable que la faune ( bientôt un article sur la bouffe du coin ).


    7 commentaires
  •      Manquant ces jours ci de lecture, j'ai rassemblé ma volonté d'une main et mon énergie de l'autre pour aller faire un tour en ville et essayer de dénicher un "bookshop" ( "library" désignant, assez fourbement d'ailleurs, une bibliothèque ). En ayant trouvé un - "lagerhaus", qui aurait aussi bien pu être un magasin d'alcool -, j'y entre, pensant naïvement rencontrer la structure habituelle des librairies françaises et même internationales.

         Point du tout ! Au rez-de-chaussée, des rayons de papeterie, vaisselle, bougies et luminaires, petit mobilier, le tout dans une ambience Ikea en peine plus bobo encore. Je ressors, vérifie l'intitulé du magasin ( "lagerhaus - bookshop" ), et me décide à monter au premier.

         Là, effectivement, des armoires, des rayons, des bouquins, quelques tables et chaises, tout va bien. Et puis très vite, un panneau, assez semblable à un élément de signalisation routière, propose le choix entre "Svennska : leftside" ou "english : rightside". Il se trouve en fait que l'ensemble de ce qui reste de la libraire quand on a ôté le mini ikea se divise entre un espace suédophone et un espace anglophone, réduisant ainsi considérablement le nombre d'ouvrages proposés. Ceci dit, je ne m'en plains pas, mon niveau de suédois occilant actuellement entre "possesseur de la méthode Assimil" et "client régulier d'Ikea".

         Enfin, arrivé dans l'espace anglophone ( qui compte quand même une douzaine d'étagères ), je constate la passion suédoise pour les biographies. En dehors de quelques romans - classiques et meilleures ventes sur trois étagères -, il n'y a pour ainsi dire que ça ( je vérifiais plus tard s'il ne s'agissait pas d'une librairie spécialisée : eh bien pas du tout ). Et le plus drôle est très surement le mode de rangement ; il n'y en a aucun. Les biographies de Bob Dylan et de Marylin Monroe cotoient et même s'intercalent avec celles de Mao et Hitler, celle de Louis de Funès avec celle d'Eichmann, sans même qu'il y ait un semblant d'ordre alphabétique. La confusion est telle qu'on en vient à se demander si c'était le dernier album de Madonna qui rivalisait en horreur avec Auchwitz, ou le Goulag.

         Finalement, je me suis rabattu sur "Animal Farm" de Orwell.


    votre commentaire
  •        Hier, j'ai profité de devoir aller à une réunion particulièrement fastidieuse sur le fonctionnement d'une bibliothèque ( à savoir : comment chercher, trouver, emprunter, réserver et rendre ou ne pas rendre d'obscurs livres de sociologie en suédois ) pour me ballader un peu dans Göteborg.

          Eh bien la ville est très agréable ; le centre ville se situe sur et autour d'une petite île formé par le Göta älv ( le fleuve de Göteborg ), non loin de la gare, qui concentre tous les transports en commun ( bus, tram et traverssier ) sur le modèle d'un réseau en étoile ( bienôt un article sur Västtrafik ). La ville est remplie d'une multitude de parcs et de square divers, et surtout, de grands bâtiments publics aérés avec de grandes pelouses tondues au laser, à la mode anglo-saxonne. D'ailleurs, en se balladant dans le centre, on se croirait presque au Royaume-Uni, si ce n'est que les flics n'ont ni flingues ni matraques ni casques, et qu'il y a des agents de la mairie qui nourrissent les pigeons ( véridique : deux agents de la mairie, en uniforme et en service, équipé d'un grand sac à miette, et dont le boulot et de distribuer des miettes aux pigeons ). Par ailleurs, j'ai noté un peu partout en ville des gros rochers qui sortent du sol, et qui, du coup, offrent prétexte à l'existence d'un espace vert. C'est très joli.

         J'essayerais de faire un article un peu plus consistant demain, après avoir mené enquête sur un sujet particulier. En attendant, je vous laisse profiter du sens de l'humour suédois ( Cf. Photo illustrative ).


    votre commentaire
  •      Ceux qui me connaissent un peu ne seront pas surpris de trouver içi un petit article sur l'histoire du pays. Rassurez vous, ce ne sera pas long.

         On passe rapidement sur la période préhistorique et antique, d'une part parceque ça ne vous interresse surement pas, mais aussi et surtout parceque l'on ne dispose que d'assez peu d'informations précises sur cette période de l'histoire scandinave. Disons simplement que la Suède a été peuplée assez tard par l'Homo Sapiens ( c'est à dire vers 8000 avant l'ère chrétienne ) en raison de la présence d'un immense glacier continental auparavant, durant l'ère glaciaire. Ces peuplements vont rapidement s'organiser sous forme de tribus, de clans et de petits royaumes, comme dans tout le reste de l'Europe du Nord.

         La région commence à faire parler d'elle dans le reste de l'Europe avec le début de la période Viking ( IXème siècle ) ; les raids et explorations menés par les Vikings originaires de Suède ( qu'on appellera plus tard les "Varègues" ) s'orientent vers l'Est de l'Europe ( contrairement aux Vikings "danois" et "norvégiens", qui harcèlent les îles britanniques, les royaumes francs, et explorent le Groenland, l'Islande et le nord de l'Amérique ) et s'attachent essentiellement au commerce, notamment avec les riches et raffinés empires bizantins et arabes.

         Vers le XI/XIIème siècle, avec la stabilisation des royaumes russes, ces expéditions deviennent plus difficiles, et la période Viking s'achève en Suède. Le pays est ensuite unifié par Olof Skötkonung, premier roi de suède, qui se convertit au christianisme, en même temps que la plupart de ses sujets.

         Après quelques conflits avec les royaumes danois et norvégiens naissants, a lieu l'Union de Kalmar, entre 1389 et 1523. Il s'agit de l'Union de toute la scandinavie ( c'est à dire de la Norvège, du Danemark et de la Suède, la finlande étant une colonie suédoise, et l'Islande une colonie norvégienne ) sous le règne d'un seul roi, mais sans perte d'indépendance pour les "pays membres".

         L'union vole en éclat à l'initiative de la Suède qui conteste le pouvoir trop grand pris par le Danemark. C'est le début de l'âge d'or du pays, qui conquiert la quasi-totalité du pourtour de la baltique, mare nostra suédoise. Le milien du XVIIème siècle est perçu par les historiens suédois comme étant l'apogée du Royaume ( Cf. Carte / illustration de l'article ).

         Toutefois, ce comportement agressif, ainsi que la convertion du pays au protestantisme, lui attire l'hostilité de la plupart de ces voisins. La suède passe alors un peu moins de deux siècles à se prendre des raclées administrées par des coalitions Russie/Pologne-Lituanie/Principautés allemandes, et perd presque tous les territoires conquis. En 1809, la Suède doit abandonner le grand duché de Finlande à la Russie, et décide alors d'adopter une position de neutralité perpétuelle ( comme la Suisse ).

         A noter l'existence de la "Nouvelle Suède" à l'emplacement de manhattan, entre 1638 et 1655 ( date à laquelle elle est capturée par les Pays-Bas, qui la céderont ensuite à l'Angleterre ).

         La suite de l'Histoire suédoise relève davantage de l'Histoire économique que politique. A signaler, quand même, l'indépendance de la Norvège en 1905, qui était jusqu'alors colonie suédoise ( depuis 1814 ).


    1 commentaire